Avec notre correspondant à Madrid, François Musseau
"Devoluciones en caliente" est une expression espagnole qui littéralement se traduit par "renvoi à chaud". Elle désigne la pratique policière consistant à interpeller un migrant juste après avoir passé la frontière et le renvoyer aussitôt par la force, de façon illégale et contraire à toutes les conventions. C'est précisément ce que reproche le défenseur du peuple, un organisme officiel très respecté et aussi très critique, à la garde civile.
La police espagnole en cause dans les violences à Melilla en juin
Selon le défenseur du peuple, les forces de l'ordre auraient ainsi renvoyé manu militari 470 migrants, soudanais en majorité, au Maroc en juin 2022. Certains d'entre eux ont dû ensuite affronter de nouveau la gendarmerie marocaine. Le ministre de l'Intérieur, Fernando Grande-Marlaska, a répondu que c'était un mensonge, que ses policiers ont agi dans la plus stricte légalité. Pour lui, les victimes sont exclusivement dues aux affrontements entre migrants et forces de l'ordre marocaines.
El Defensor señala que no consta que en el rechazo en frontera de 470 personas en Melilla el 24 de junio se tuvieran en cuenta garantías legales nacionales e internacionales
📲 Lea aquí las primeras conclusiones y recomendaciones del @DefensorPuebloE: t.co pic.twitter.com/jtqoQK2I5R
- Defensor del Pueblo (@DefensorPuebloE) 𝕏 October 14, 2022
Malgré tout, cette accusation est un problème pour le gouvernement Sanchez, elle a été soupesée, pensée, avant d'être officialisée quatre mois plus tard. Nul doute que le ministère de l'Intérieur va être amené à fournir des preuves. Depuis des années, les ONG dénoncent ces renvois à chaud de migrants décrits comme systématiques.
►À lire aussi : En Espagne, recrudescence d'arrivées de migrants aux îles Canaries